lundi 8 octobre 2012


Aubry dans les pas de Fabius !


Encore un petit effort Martine et tu pourras être première ministrable, qui sait ?


Les juges chargés du dossier de l'amiante s'intéressent à la période où la maire de Lille travaillait à la direction du travail du ministère du Travail...

 

Martine Aubry était dans le collimateur de la justice depuis plusieurs mois. Avant même l’élection de François Hollande à la présidence de la République. L'ancienne Première secrétaire du PS est prochainement convoquée par un juge d’instruction en vue d’une éventuelle mise en examen dans le cadre d’une enquête sur les dégâts provoqués par l’amiante, a-t-on appris, ce lundi d’une source proche de l’enquête, confirmant une information de la chaîne M6.

Des liens avec le Comité Amiante

 

Dans la volumineuse enquête pénale de l’amiante, la maire PS de Lille est inquiétée pour son passé de haut fonctionnaire. Sa convocation fait suite à la mise en examen, le 8 mars dernier, de Jean-Luc Pasquier, membre du Comité permanent Amiante que 20Minutes avait révélé à l’époque. «La justice s’est intéressé à ce Comité Amiante, confie une source judiciaire. C’est donc logique que les responsables qui œuvraient au sein de la direction du travail à l’époque des faits soient convoqués.»

Les juges visent la période 1984-1987

 

Et c’est bien à cette période de la carrière de Martine Aubry que la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, qui instruit l’affaire de l’amiante, s’intéresse aujourd’hui. Directrice des relations du travail de 1984 à 1987 au ministère de Travail, l’ex-première secrétaire du PS a été confrontée au problème de l’amiante. Dissous en 1996, le Comité permanent Amiante rassemblait en fait des industriels de l’amiante soupçonnés d’avoir influencé la politique de la France quant à l’utilisation de ce matériau dont il prônait un usage «contrôlé». En clair, il exerçait une activité de lobbying afin de permettre aux industriels de continuer à travailler «la poudre blanche magique» alors même qu’ils connaissaient les risques de son utilisation pour les salariés. Membre de ce comité, Jean-Luc Pasquier travaillait donc en lien avec Martine Aubry sur ce sujet. «Je suis accablé (…) Au cours de ma vie, j’ai connu bien des épreuves et celle-ci est la plus insupportable moralement car elle met en cause mon intégrité, mon honneur et ma probité», avait-il déclaré à la juge Bertella-Geffroy lors de sa mise en examen.

«Comme les ministres auraient-ils pu ne pas être au courant ?»

 

Mais, que ce soit lors de son audition par la juge ou lors de celle par la mission d’information parlementaire Amiante conduite par le Sénat en 2005, Jean-Luc Pasquier n’a jamais directement mis en cause Martine Aubry. «Mes supérieurs ne savaient peut-être même pas que leur direction était représentée aux travaux du Comité permanent amiante», avait-il déclaré sous entendant que les politiques du ministère du Travail ignoraient tout de la dangerosité de l’amiante. Mais dans leur rapport, les parlementaires avaient eu mis en évidence l’envoi de plusieurs courriers sur du papier à entête du CPA, adressés aux ministres eux-mêmes. «Comment dès lors, auraient-ils pu ne pas être au courant ?», avaient noté les sénateurs.
Déjà entendue par les gendarmes en janvier 2010 dans le cadre de cette enquête, Martine Aubry avait assuré, à cette époque, qu’elle apporterait «tout son concours» à l’enquête. Selon les travaux de l’Inserm, les fibres d’amiante – dont on connaissait la dangerosité dès la fin des années 1960 – pourraient être responsables de 100.000 morts d’ici 2025.

Vincent Vantighem

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