vendredi 7 septembre 2012

Le Diner de cons(eillers français du culte musulman)...


Gardons-le bien pour nos archives.
Inadmissible sous les ors de la République !




       Iftar en l’honneur des ambassadeurs des Etats membres de l’Organisation de la coopération islamique, à Paris le 23 juillet 2012

Discours de Laurent Fabius :

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Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Messieurs les Présidents, chers amis,
C’est pour moi un honneur et un plaisir de vous recevoir ici, au Quai d’Orsay, à l’occasion de cet Iftar. Il s’agit d’une pratique que j’ai souhaitée reprendre, après une interruption de quelques années, car elle permet à la France de marquer, en ce début de Ramadan, notre intérêt et notre estime pour le monde musulman.

1) La France est, chacun le sait, une République laïque. Cela n’est nullement contradictoire avec le fait qu’elle éprouve respect et considération pour l’islam et pour les musulmans, bien au contraire.


Je veux saluer en l’islam une religion qui enseigne la paix, la fraternité et la spiritualité.

Je salue aussi en l’islam la seconde religion de France. Nous avons des relations anciennes et étroites marquées par une longue proximité. C’est une réalité humaine, sociale, économique, intellectuelle majeure que nous n’oublions pas.

2) La France est une République laïque, disais-je, mais la laïcité n’est nullement hostile aux religions. Elle fournit au contraire le cadre partagé pour la coexistence des différentes expressions religieuses, ou leur absence, et pour le libre exercice des cultes.


L’Etat laïc ne soutient, en effet, aucune religion et n’en désavantage aucune. Il respecte les croyances et il sait que la liberté de religion et de conviction est au cœur des libertés publiques. J’ajoute que la laïcité est un principe d’avenir dans un monde où la diversité des croyances et des références spirituelles va aller en s’accroissant.


Certes, je n’ignore pas que la laïcité est quelquefois détournée et transformée en principe d’exclusion. Mais c’est un contresens. Le gouvernement appliquera donc à la lettre la laïcité et condamnera toute instrumentalisation négative de celle-ci, notamment comme pseudo-justification du rejet de l’islam. Nous veillons et veillerons à ne pas stigmatiser les musulmans de France, mais au contraire à leur témoigner le respect qui leur est dû.


3) Ce message, je l’adresse notamment aux représentants de l’islam de France, en particulier M. Moussaoui, Président du Conseil français du culte musulman, et M. Boubakeur, Recteur de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris.


L’émergence d’une structure unifiée représentant les musulmans pour aborder les questions de culte a constitué un progrès. Le gouvernement souhaite que toutes ses composantes puissent travailler ensemble avec les pouvoirs publics afin d’apporter aux croyants le cadre leur permettant de pratiquer leur religion dans de bonnes conditions. Pour lutter contre les formes de repli ou contre l’extrémisme, il faut un islam adapté aux réalités des musulmans de France, qui souhaitent leur pleine intégration au sein de notre société. Le Ministère des Affaires étrangères est, bien sûr, prêt à vous aider à traiter les dossiers internationaux de l’islam de France.


4) Au niveau international, la France entretient de longue date des rapports avec le monde islamique, en Méditerranée, en Afrique, en Europe et en Asie. C’est pourquoi nous avons décidé de renforcer encore nos relations d’amitié et de coopération avec l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et ses membres qui sont représentés ici.


Nous sommes attentifs aux mutations qui affectent le monde musulman, riche de plus d’un milliard de femmes et d’hommes, bouleversements qui interviennent souvent dans notre voisinage immédiat. Comment ne pas penser en cet instant avec émotion et grande tristesse au drame syrien, avec son cortège de victimes, ainsi qu’à ses conséquences sur les pays voisins, violences dont nous souhaitons la cessation la plus rapide possible. Nous apprécions le rôle de l’OCI et nous saluons son approche ouverte pour accompagner les changements. Dans cet esprit, j’ai le plaisir de vous annoncer que j’ai désigné comme notre envoyé spécial auprès de l’OCI notre consul général à Djeddah, M. Louis Blin, ce qui portera notre représentation au niveau de celle de nos partenaires proches. La France souhaite en effet suivre vos travaux assidûment et accompagner le développement d’une organisation qui a su trouver sa place par le dialogue avec le reste du monde.


Le président de la République François Hollande sera heureux de confirmer ces orientations nouvelles au secrétaire général de l’OCI, M. IHSANOGLU, que nous souhaitons convier à effectuer une visite à Paris.

Messieurs les Ambassadeurs, Messieurs les Présidents, Chers amis,

Le gouvernement veut que la France reste fidèle à ce qui a toujours fait sa force : être un pays qui promeut les principes universels de la démocratie et des droits de l’Homme dans un esprit de dialogue et d’ouverture.


Dans le monde musulman d’aujourd’hui, peut-être certains s’interrogent-ils sur l’attitude de la France à l’égard de l’islam, probablement à cause de l’attitude de certains de nos prédécesseurs immédiats. Et bien, je veux vous dire clairement que la page est tournée. Notre politique, à l’extérieur, vise à soutenir les aspirations à la liberté, à la dignité et à la justice des peuples musulmans et, à l’intérieur, notre laïcité républicaine est une chance pour l’islam et évidemment pas une sanction.


Je vous souhaite à tous un bon mois de Ramadan, et je forme le vœu qu’il soit celui de l’amitié et de la confiance entre la France et l’islam."

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