samedi 29 septembre 2012

La France supprime les mots 'mari', 'femme', 'père' et 'mère' de ses documents officiels 

 



http://www.express.be/joker/fr/world/la-france-supprime-les-mots-mari-femme-pere-et-mre-de-ses-documents-officiels/177706.htm

Par Mylène Vandecasteele

En France, les mots «mère» et «père» vont bientôt être remplacés par le mot «parents»  dans les documents officiels, tandis que pour les personnes mariées, on ne parlera plus du « mari » et de la « femme », mais des «époux». La mesure fait partie d’un avant-projet de loi sur le mariage du gouvernement du président François Hollande pour légaliser le mariage homosexuel.
La semaine dernière, le cardinal Philippe Barbarin a parlé d’une « rupture de la société » et estimé que le mariage homosexuel ouvrait la porte à des dérives sociétales : « Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l'interdiction de l'inceste tombera. Il y aura des demandes incroyables, qui commencent à se faire jour ! ».

Le Pape Benoît XVI a pris part au débat en réaffirmant que la famille traditionnelle était fondée sur le mariage d’un homme et d’une femme: «La famille est menacée par une conception de la nature humaine qui s'avère défectueuse (...) défendre la famille et la vie dans la société n'est en rien rétrograde mais plutôt prophétique», a-t-il déclaré devant une assemblée de 30 évêques français invités par Rome pour lutter contre le projet de loi.

La nouvelle loi prévoit également que les couples homosexuels pourront adopter des enfants, soit individuellement, soit de façon conjointe, de la même manière que les couples hétérosexuels. En revanche, il n’est pas encore envisagé de leur permettre d’avoir recours à la Procréation Médicalement Assistée. « «Il n’y a toujours pas d’égalité d’accès à la procréation médicalement assistée », déplore Nicolas Gougain, le porte-parole de l’association Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans), qui rappelle que François Hollande s’y était engagé. « La Chancellerie a touché le moins possible au Code civil. Si le texte reste en l’état, c’est très décevant », a-t-il jugé.

La mesure sera présentée en Conseil des ministres le 31 Octobre prochain.


Contre le mariage homosexuel : les raisons de la prière 

 

               En Suède, le mariage gay est autorisé depuis 2009. Photo Larseric Linden. AFP
                         En Suède, le mariage gay est autorisé depuis 2009. Photo Larseric Linden. AFP (AFP)
 

 

André Vingt-Trois a publié une prière où il affiche son attachement à la famille traditionnelle. Une manière pour le cardinal de se rappeler au souvenir des élus lors des débats à venir.

 
Par Marlène QUINTARD
 
Alors que le gouvernement a récemment annoncé le vote d’un texte sur le mariage homosexuel au premier semestre 2013, l'Eglise catholique entend bien peser dans le débat. Le cardinal Vingt-Trois, cardinal et président de la conférence des évêques de France, a chargé les diocèses du pays de faire suivre aux paroisses une prière qui s'oppose implicitement au mariage homosexuel. Cette prière devra être lue le 15 août à l’occasion de l’Assomption. A la fin du texte, le cardinal Vingt-Trois rappelle sa vision de la famille : «(...) pour les enfants et les jeunes ; que tous nous aidions chacun à découvrir son propre chemin pour progresser vers le bonheur ; qu'ils cessent d'être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l'amour d'un père et d'une mère.» Puis, il poursuit : «Seigneur notre Dieu, nous te confions l'avenir de notre pays. Par l'intercession de Notre-Dame, accorde-nous le courage de faire les choix nécessaires à une meilleure qualité de vie pour tous et à l'épanouissement de notre jeunesse grâce à des familles fortes et fidèles».
En préambule, le cardinal s’explique : «Compte tenu de la situation et des probables projets législatifs du gouvernement sur la famille, il me semble opportun de donner un signe national». Et d’ajouter : «On peut espérer que certains de nos fidèles seront sensibilisés, même parmi des parlementaires».

L’Église ne veut pas laisser le champ libre aux extrémistes


Le cardinal André Vingt-Trois n’a pas choisi la date de l'Assomption au hasard. Il renoue avec une vieille tradition, de nos jours délaissée. «En 1638, Louis XIII avait fait le vœu de consacrer la France à la Sainte Vierge pour protéger le pays. La consécration se faisait principalement le 15 août, lors de l’Assomption», explique Eric Vinson, enseignant à Science Po et créateur du module «religion et société». «C’est un peu étonnant de renouer avec cette tradition de prier pour le pays car depuis 1945, et surtout le milieu des années 60, l’Église ne mettait pas du tout l’accent sur ce type de prières. Ce sont surtout les milieux les plus traditionnels voire conservateurs qui raniment ces pratiques depuis quelques années».
Jusqu'à présent, ce sont justement les catholiques conservateurs qui ont davantage donné de la voix contre la décision du gouvernement d’autoriser le mariage homosexuel. Cet appel à la prière tend à montrer que «les évêques ne veulent pas laisser ce champ aux extrémistes», analyse Eric Vinson. «Il s’agit pour l’Eglise de signaler qu’elle ne se désintéresse pas de 
ce type de sujets, mais que, bien au contraire, elle s’inquiète de la mesure législative qui se profile.»

 

Les évêques redoutent surtout l’adoption par les couples homosexuels


Derrière la question de l’autorisation du mariage pour tous, se pose celle de l’adoption d’enfants par un couple homosexuel. Question particulièrement redoutée par l’Eglise. «Si le mariage devient légal, la question de légaliser l’adoption sera aussi sur la table et cela semble plus grave encore aux yeux de l’Église», explique Eric Vinson.
Alors que la thématique s’est invitée au cours de la campagne présidentielle, un sondage BVA réalisé en début d’année, a révélé que 63% des Français sont favorables au mariage gay et lesbien et 56% à l’adoption par ces couples. Mais pour l’Église, «ça n’est pas parce qu’une chose existe qu’elle doit être institutionnalisée, poursuit le professeur. Dans les évolutions spontanées de la société, l’Église estime qu’il faut choisir.» Un discours dans lequel certains croyants ont du mal à se reconnaître. «Les catholiques non pratiquants pensent davantage comme la plupart des Français et sont pour le mariage gay mais, parmi les pratiquants, une grande majorité est contre.»
Si l’Église ne s’est jamais prononcée pour un parti politique plutôt qu’un autre, elle intervient de manière récurrente dans les débats de société, notamment lorsque ceux-ci touchent aux questions familiales. «Le but de l'Eglise est justement de faire peser sa vision de l’Homme. C’est sa raison d'être», analyse Eric Vinson. Reste à savoir si cette position aura un impact chez les politiques.

 

Nadine Morano : « la Vierge Marie […] ne rejette aucun de ses enfants »


Interrogée sur RTL lundi matin, Nadine Morano a indiqué qu’elle ne suivrait pas la consigne des évêques de France. L’ancienne ministre UMP, qui ne s’est pourtant jamais positionnée en faveur du mariage homosexuel, s’est dite «très attachée aux droits de tous les enfants», y compris «ceux qui sont élevés par des couples de même sexe». «La Vierge Marie [...] ne rejette aucun de ses enfants», a-t-elle ajoutée.
Vendredi, le Parti de gauche a reproché à l’Eglise de «s’immiscer dans le débat politique en France». Dans son communiqué, le Secrétaire national du PRG chargé de la laïcité, Pascal-Eric Lalmy, a fait part de son inquiétude.
L’association homosexuelle chrétienne David et Jonathan se dit quant à elle «très affectée par cette prière». «Ça n’est pas la première fois que l’on entend ce type de discours de la part de l’Eglise», déplore Elisabeth Saint-Guily, membre du bureau national de l’association. «Le texte de prière est assez policé mais cache en réalité une profonde homophobie», poursuit-elle.
Pour les membres de l’association, il reste très difficile de concilier homosexualité et attachement à la chrétienté : «Certains sont en grande souffrance par rapport à ces contradictions», explique Elisabeth Saint-Guily. Cette position appuyée de l’Église est un coup dur pour l’association. «Le fait que l’Eglise maintienne cette position ne fera que conforter les catholiques homophobes dans leurs idées», regrette-t-elle. En réaction à cet appel d’André Vingt-Trois, des membres de l’association se retrouveront vendredi soir à l'église Saint-Merry, à Paris, pour la lecture d’un texte alternatif.

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