mardi 11 septembre 2012

Karachigate : Sarkozy blanchi !


Avec le commentaire de 24heuresactu !

"Sarko facho. Sarko ultra-libéral. Sarko jusqu’au cou dans les affaires. Ce tryptique un brin simpliste a servi de seul et unique argumentaire à la gauche et aux médias au cours de la campagne présidentielle. La gauche a triomphé dans les urnes… et Manuel Valls s’échine à expulser d’avantage de Roms que ses devanciers UMPiste tandis que Pierre Moscovici fait la roue devant le Medef.

Restait ces perpétuelles accusations, relayées dans les organes officiels de la presse de gauche (Le Monde, Mediapart, Libération, Le Nouvel Obs,…), autour des « affaires ». La première d’entre elles, et la seule concernant directement Nicolas Sarkozy, était celle du Karachigate (contrats d’armement avec le Pakistan).

Alors que les médias, et Le Monde en particulier, ont affirmé pendant des mois que « la bande à Sarko » était au coeur de cette affaire et que le président de la République aurait fait financer la campagne de 1995 d’Edouard Balladur par ce biais, Le Monde nous révèle enfin (mais un peu tard), que non seulement Nicolas Sarkozy n’avait non seulement rien à voir dans ce dossier, mais qu’il s’était même opposé à la signature de ce contrat.

Un démenti total et intégral qui ne semble pas émouvoir les journalistes du Monde, qui continuent à affirmer que cette affaire était « objectivement embarrassante » pour Nicolas Sarkozy : autant dire qu’ils avaient bien raison de la ressortir comme par hasard au beau milieu de la campagne présidentielle.

Que la gauche ait usée de toutes les ficelles de la rouerie et de l’immoralité politique pour remporter une élection est finalement de bonne guerre. En revanche, que les médias se soient à ce point (et sans une once de recul) compromis dans cette aventure de déstabilisation politique pose de lourdes questions sur l’état de la démocratie française".
 

Affaire de Karachi : l'implication de M.Sarkozy démentie par un témoin

Le juge Renaud Van Ruymbeke, en mai 2006. 
Le juge Renaud Van Ruymbeke, en mai 2006. | BASSIGNAC-ROSSI/GAMMA

Objectivement embarrassante pour Nicolas Sarkozy, l'enquête judiciaire sur l'affaire de Karachi, qui met en cause directement plusieurs de ses proches, peine toutefois à réunir des éléments susceptibles d'être reprochés à l'ancien président de la République. Au contraire, la Division nationale d'investigations financières et fiscales (DNIF) a recueilli durant l'été un témoignage confortant la position de l'ex-chef de l'Etat, qui affirme ne pas être impliqué dans cette affaire.

Mandatés par les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, les policiers enquêtent sur les dessous des contrats Agosta et SawariII, signés avec le Pakistan et l'Arabie saoudite, qui auraient servi à financer illégalement la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. A l'époque, Nicolas Sarkozy, porte-parole de la campagne de M. Balladur, était ministre du budget – un rôle clé dans les marchés d'armement. Le 3 juillet, les enquêteurs ont interrogé Patricia Laplaud, chargée de mission au ministère du budget, où elle travaille depuis plus de trente ans, et qui s'occupait précisément à l'époque des contrats d'armement. Elle a évoqué le marché Agosta, du nom de ces sous-marins vendus par le gouvernement Balladur au Pakistan, en septembre 1994, qui pourrait avoir donné lieu au versement de rétrocommissions.

Or, selon la fonctionnaire, ce contrat n'a pas été signé sous la pression de M. Sarkozy, mais au contraire contre son gré, comme certaines notes ministérielles l'ont déjà révélé. "Le ministère du budget était défavorable au contrat Agosta contrairement au ministère de la défense", a-t-elle déclaré. Selon elle, Bercy "s'y était opposé" notamment parce qu'"une partie des sous-marins était construite à Karachi avec un transfert de technologie, sans compter la difficulté de déplacer des personnels sur place et la prise en charge de leur sécurité".

PISTE D'UN RÉGLEMENT DE COMPTES FINANCIER

De fait, le 8 mai 2002, onze techniciens français de la Direction des constructions navales (DCN, rebaptisée DCNS), envoyés à Karachi dans le cadre de l'exécution du contrat Agosta, furent tués dans un attentat dont les auteurs restent à ce jour inconnus. La piste d'un règlement de comptes financier, sur fond de commissions impayées, est désormais considérée comme crédible par la justice française.
Mme Laplaud a insisté devant la DNIF sur le fait que beaucoup de voix s'élevèrent contre la signature du contrat Agosta. "C'était l'avis également du ministre de l'économie, M. [Edmond] Alphandéry, et du ministre du budget, M. Sarkozy", a-t-elle certifié, ajoutant: "Par contre, M. François Léotard y était favorable. Ce contrat permettait la création d'emplois pour DCNS et était déjà très engagé." Il n'empêche que, finalement, Bercy dut s'incliner, M. Sarkozy donner son accord, et le contrat fut bien signé. Sur l'insistance de M. Léotard, martèle la fonctionnaire: "Le cabinet du premier ministre a tranché en sa faveur", constate-t-elle.
Autre point très sensible, la création en 1994 au Luxembourg de la société Heine, plate-forme offshore utilisée par la DCN pour faire transiter discrètement certaines commissions. C'est notamment par ce canal que furent versées d'importantes sommes aux intermédiaires Ziad Takieddine et Abdul Rahman El-Assir, suspectés d'en avoir reversé une grande partie aux balladuriens.
Selon l'ex-directeur financier de la branche commerciale de la DCN, Gérard-Philippe Ménayas, qui l'a déclaré aux juges en décembre2011, "il est clair que le ministère du budget a nécessairement donné son accord pour la création d'Heine. Vue l'importance du sujet, cette décision ne pouvait être prise qu'au niveau du cabinet de ministre. A mon niveau, j'avais pour correspondant au ministère du budget Mme Laplaud".
"C'est inexact, je n'étais pas au courant du tout. Je ne connais pas les raisons qui feraient que le ministère du budget ait à approuver ces plates-formes", a protesté Mme Laplaud. D'après elle, "il n'est pas du ressort du ministère du budget d'approuver la création de telles sociétés transitaires".
Questionnée sur une chronologie, saisie à la DCN, mentionnant à propos de la création de Heine: "Nicolas Sarkozy donne également son accord depuis le ministère des finances-Bercy", Mme Laplaud a affirmé n'avoir "pas eu connaissance d'un quelconque accord de M.Sarkozy pour la création de Heine". "Je ne sais pas qui a autorisé la création de Heine", a dit la fonctionnaire, qui a en revanche admis avoir eu connaissance des courriers menaçants adressés en 2006 par l'ancien responsable de cette structure, Jean-Marie Boivin, à d'importants dirigeants politiques français –dont M. Sarkozy– qu'il menaçait de ses révélations.
"Ma hiérarchie m'a demandé [en 2006] de me renseigner sur Heine", a indiqué Mme Laplaud. Ce qu'elle fit, interrogeant en interne les principaux responsables de la DCN: "Ils m'ont expliqué que [Heine] était une société chargée de redistribuer l'argent des contrats (...), que M. Boivin était très bien payé pour faire cela et que, mécontent que son contrat se soit arrêté et comme il n'avait plus rien pour vivre, il avait produit ces lettres."

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